L'Alsace Etat confédéré C’est en juillet 1905
L'Alsace Etat confédéré
C’est en juillet 1905 qu’éclate la bombe qui va lancer réellement la popularité de Zislin. En effet, le 15 juillet paraît un fascicule intitulé « l’Alsace, Etat confédéré » qui provoque la colère des autorités allemandes. Effectivement, Zislin essaye de démontrer que l’alsace si elle obtient le statut d’Etat confédéré, sombrerait dans le germanisme. Le fascicule est rapidement confisqué et Zislin est jeté en prison pour trois jours. Finalement, le procès ne commence que 5 mois plus tard, le 16 décembre.
Les faits reprochés sont les suivants :
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d’avoir mis en vente des signes ou symboles, dessins qui ont le but de répandre l’esprit de la révolte et de compromettre la paix publique.
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D’avoir répandu une brochure aux tendances immorales et anti-religieuses. (rappel : c’est à cette époque qu’en France on assiste à la séparation de l’Eglise et de l’Etat ).
Sur la première page est représenté l’aigle Allemand enfonçant ses griffes dans les chairs d’une femme évanouie couchée à terre représentant l’Alsace, ce serait la représentation de l’oppression sur laquelle gémit l’Alsace sous le joug allemand. Sur la dernière page se trouve reproduit la statue du Général Kleber et devant celle-ci se trouve un vieux monsieur qui montre de sa canne à un jeune garçon l’inscription du monument qui est : Soldats, on ne répond à une telle insolence que par des victoires, préparez-vous à combattre. Les pages intérieures de la brochure sont consacrées à des dessins qui doivent démontrer les antagonismes entre l’élément émigré et l’élément alsacien, ceci d’une façon effrontément blessante pour la population allemande. Zislin est donc accusé de semer la haine et la discorde entre alsaciens et allemands.
Petite anecdote, lors du procès, le président du tribunal demande : « Vous vous appelez Tzissline » et lui répond : « Non, je me nomme Zislin » !
Finalement, Zislin s’en tire avec 150 Marks d’amende.
Henri Zislin lance son premier journal satirique
Henri Zislin lance son premier journal satirique le 12 décembre 1903, à l'âge de 28 ans. Et quoi de plus naturel que de nommer son périodique "D'r Klapperstei", la pierre des bavards ! Il s'intéresse notamment à la politique mulhousienne et insère également des chroniques, poésies et blagues. Le tout assorti de ses dessins qui font penser au style de Caran d'Ache.
Le numéro 1 du D'r Klapperstei
Bonne année 1904 !
Pour financer son journal, Zislin doit faire appel à des annonceurs pour compléter son budget, mais les revenus sont tout de même maigres.
Les monuments de la ville sont mis bien entendu à l'honneur comme vous le montrent les dessins suivants où figurent la halle du marché ainsi que le célèbre mais non moins controversé Schweissdissi...
Au total, 55 numéros paraissent entre 1903 et 1905, 3 numéros la première année, 40 la deuxième et 12 la dernière année. Le dernier numéro annonce d'une certaine manière la suite du parcours de Zislin, puisque c'est un numéro consacré à Gustave Stoskopf, chef de file du théâtre alsacien. Les particularités culturelles alsaciennes mettent alors en lumière les différences profondes entre Alsace et Allemagne et annoncent une volonté grandissante d'autonomie dans le camp des francophiles.
Toujours dans la série "La meilleure marque est
Toujours dans la série "La meilleure marque est la marque Peugeot", voilà encore une nouveauté ! Nouveau dessin et nouvelle ville de départ : Bitschwiller les Thann ! Il y a certainement encore beaucoup de choses à apprendre sur cette série décidément pleine de rebondissements... J'ai déjà vu 11 dessins différents et 7 villes différentes : Mulhouse, Thann, Bitschwiller les Thann, Colmar, Strasbourg, Baden-Baden, Metz.
Et voilà la dernière carte-postale de ma
Et voilà la dernière carte-postale de ma collection !
Dans la très rare série des cartes humoristiques avec la mention " La meilleure marque est la marque Peugeot", voilà une "Gruss aus Strassburg" présentant des personnages remplis d'énergie l'après-midi mais qui, le soir venu, n'ont plus la force de ramener leur machine à la force de leurs jambes ! Personne ne demande à la pauvre rosse ce qu'elle en pense...
Les fêtes associatives à Mulhouse et ailleurs...
Zislin a illustré de nombreuses cartes postales et programmes pour les fêtes associatives qui étaient nombreuses à l'époque, notamment pour les pompiers, les gymnastes, les fêtes de carnaval, les fêtes de musique... En voilà quelques exemples :
Fête des pompiers de Sainte-Marie aux mines en 1898
Fête de gymnastique à Mulhouse en 1901
(On peut reconnaître Zislin en haut à gauche !)
Concours de Musique à Mulhouse en 1907
Fête des pompiers de Cernay en 1907
Le vélo club de Mulhouse
Henri Zislin était dans ses jeunes années, un membre assidu du Vélo Club de Mulhouse, ce qui lui donnait l'occasion de nombreuses ballades qui, on n'en doute pas en voyant ses dessins, étaient placées sous le signe de la bonne humeur !
Les cartes-postales ci-dessous ont été réalisées par Zislin en 1898 pour la marque de vélos Peugeot. C'est Armand Peugeot qui, en 1885, a construit la première usine de cycles française.
HENRI ZISLIN (1875 - 1958) : sortir de l'ombre de HANSI
Ma passion pour l'œuvre de Zislin remonte à une quinzaine d'années. Je suis tombé sur la reproduction d'une carte postale représentant une alsacienne lors d'un concours de gymnastique à Mulhouse en 1901, et depuis ce jour, je n'ai jamais cessé de rechercher toutes sortes de renseignements et de glaner toutes sortes de documents sur ce personnage qui a fait couler beaucoup d'encre notamment dans la période où l'Alsace était un Reichsland. Henri Zislin est surtout connu pour son combat contre l'administration allemande et contre les pangermanistes, notamment lorsqu'il faisait paraitre son fameux périodique, le "Dur's Elsass". Après la première guerre mondiale, son nouveau combat a été dirigé contre les autonomistes qui, pour lui, faisaient le jeu d'une Allemagne revancharde, car durement humiliée par le traité de Versailles. Il a également très tôt dénoncé la montée du nationalisme en Allemagne. Mais il a également décrit avec beaucoup d'humour, la vie quotidienne des mulhousiens au début du XXème siècle.
Voilà le premier ouvrage contenant des illustrations de Zislin. Il date de 1893 et Zislin avait à peine 18 ans.
La "Chemiker Verein" de Mulhouse
La Chemiker Verein a été fondée dans les années 1880 par monsieur Noetling, directeur de l'école de chimie de Mulhouse de 1880 à 1915. Il fut le président d'honneur de ce club qui fonctionna comme une organisation indépendante de l'école. Les membres de l'association se réunissaient à l'occasion de séances scientifiques mais également lors de soirées dont la plus populaire était le bal de carnaval. Zislin a été souvent sollicité afin d'illustrer les programmes de ces festivités.
Programme datant du 8 mars 1896
Programme du carnaval des chimistes de 1897Carte
Programme du carnaval des chimistes de 1897
Carte postale officielle de la séance du 8 décembre 1897
Programme du carnaval des chimistes de 1899
Carte postale du 11 février 1899 (en français !)
Carte postale du 11 février 1899 (en allemand )
Programme de la séance du 17 février 1900
Carte postale représentant le défilé des chimistes à l'occasion de la séance de 1900
Cette séance s'est déroulée au restaurant "Eiskeller" situé près du Rebberg.
Variété de la carte précédente (?). "Thalia" était une salle de spectacle à Mulhouse.
Dessin tiré du programme de 1900
Dessin également tiré du programme de 1900
Carte postale du carnaval des chimistes du 16 février 1901
Carte postale officielle du carnaval des chimistes de 1907 (en français !)
Le dernier programme du carnaval des chimistes illustré par Zislin en 1911